- 266 — àins feulement nettoyée des mefchantes herbes, de forte qu’il femble que ce foient tous chemins, tant ils 283 font foigneux de tenir || tout net, ce qui efloit caufe qu’allant parfois feuls * de noflre village à un autre, ie m’efgarois ordinairement dans ces champs de bled, plutoft que dans les prairies & forefls. Le bled eftant ainfi femé, à la façon que nous fai- fons les febues, d’un grain fort feulement un tuyau ou canne, & la canne rapporte deux ou trois efpics, & chaque efpic rend cent, deux cens, quelquefois 400. grains, & y en a tel qui en rend plus. La canne croift à la hauteur de l’homme, & plus, & eft fort groffe (ex cepté en France & mefme en quelque endroit du Ca nada, où il ne vient pas fi bien ny fi haut, ny le grain n’eft du tout fi bon qu’au païs de nos Hurons & és contrées plus méridionales). Le grain meurit en quatre mois, & en de certains lieux en trois : après ils le cueillent & le lient en pacquets par les feuilles releuées contremont, qu’ils pendent arrangez le long des cabanes du haut en bas, en des perches accommo dées en rattelier, qui defcendent iufqu’au bord deuant les eflablies, & tout cela fi proprement aiancé qu’il femble que ce foient tapifferies tendues le long des cabanes, & le grain eflant bien fec& bon à ferrer, les femmes & filles l’efgrenent, nettoyent & mettent dans des facs ou tonnes à ce deftinées & pofées en leur por che, ou en quelque coin de leurs cabanes. Ils fement auffi force citrouilles du païs, & les esle- uent auec grande facilité par celle inuention. Les femmes Huronnes en la faifon vont aux forefls voifi- nes amaffer alentour * des vieilles fouches, quantité