— 253 — foit l’œuure d’un excellent graueur, tant ces petits grains de pourcelaine y font gentiment enchaflez. On auoittafché de leur faire paflerde l’yuoire pour de la pourcelaine, mais il n’y a pas eu moyen pour ce que la pourcelaine eft tout autrement dure, blanche & luifante que l’yvoire, & par ainfi ayfée à difcerner. Les Brafiliens, les Floridiens & autres peuples & Na tions américaines en ufoient anciennement, auant la venue des Efpagnols, & de quoy ils faifoient autant d’eftat pour fe parer que nous faifons icy des perles fines, mais à prefent ils portent leur penfée bien plus haut à mefure qu’ils defcouurent de plus grandes ri- cheffes, & qu’ils ont changé de maniéré de || viure & 268 embralfé noftre Religion. Quand nos Hurons ont leur petunoir ou leurcalumets de terre rompus, ils prennent une pierre trenchante, & d’icelle fe font tant de tail lades fur le bras qu’ils en tirent du fang fuffifamment pour tremper les deux bouts du calumet rompu; puis le prefentent un peu au feu, & apres les reioignent& laiflent feicher à loifir. C’eft un fecret d’autant plus admirable que les pièces recollées de ce fang font après plus fortes que les autres qui n’ont point receu de fraélion. Il me femble qu’on en dit de mefme d’une iambe rompue bienremife. l’admirois egallement ce fecret auec leur patience, car vous enfliez dit qu’ils decouppoient la chair d’un autre, ou qu’ils fuflent fans fentiment, car ils ne fai foient pas une petite mine, mais c’eftoit encor bien d’auantage * de les voir eux-mefmes confommer un morceau de tondre ou de moelle de fureau allumé fur leur* bras nuds comme fi rien ne les eut touché, &