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— 248 — Payent terraffée, & en fin Payant naurée à mort., ils 262 la font tant harceler par leurs chiens || qu’il faut qu’elle tombe, lors ils luy ouurent le ventre, baillent la curée aux chiens, feftinent & emportent le refte. Que fi la befte preffée de trop prés rencontre une ri- uiere, la mer ou un lac, elle s’eslance librement de dans, & nos Sauuages après où ils luy donnent le coup de la mort s’ils ont des canots prefts, comme ils firent à Gafpey, un iour auant mon arriuée. Or pour ce que plufieurs pourroient penfer qu’ef- tans les Montagnais errants, ils viuent en belles en leur hiuernement, ie vous ay icy mis l’ordre qu’ils y tiennent, qui eft une coullume loüable, car voulans fe départir & courir les montagnes & les bois, ils font une reueuë de la quantité de femmes vefues, petits enfans & de perfonnes qui ne peuuent auoir leur vie par le moyen de la chalfe, & les départent par les familles egalement, oftans des enfans ou il y en a beaucoup, pour les mettre ou il y en a moins, & ainfi des autres perfonnes inutiles. Et pour ce qui eft des hommes & des garçons capables de la chalfe, s’il y a quelque famille qui en manque, on en tire de celles qui en ont trop, pour en accommoder de moins accommodées. Il n’y a que les filles de mau- uaife vie, à qui on a peine de trouuer place, pour au tant qu’elles font en opprobre parmy ceux de leur nation, comme les filles desbauchées icy. Tout ceft accommodement eftant faiél, files neiges font affez hautes, ils donnent ordre qu’en chaque fa mille il fe fafle des traifnes de bois, d’enuiron un pied de large, & huifl ou dix de long, un peu'cour-