O bon lefus, il n’y a pas iufqu’à un tas de mauuais garçons, qui ne ceflent de blafphemer au ieu, comme fi offencer un Dieu nous deuoit faire profiter ou pluf- toft périr dans fes difgraces. Ah mal-heureux ! qui as pris l’habitude de iurer, tous les vices doiuent eftre abhorrez, mais celui du blafpheme plus que tous les autres, car il n’y a vice qui ne puifl’e caufer quelque deleélation & non iamais le blafpheme, & par confe- quent moins excufable que les autres, qui tous nous meinent à la damnation. Pour le ieu ordinaire des femmes & filles, au- 258 quel s’entretiennent auffi par fois des hom- || mes & garçons auec elles, eft particulièrement auec cinq ou fix noyaux, comme ceux de nos abricots, noirs d’un collé & iaunes de l’autre, lefquels elles prennent auec la main comme on faiét les dez, puis les iettent un peu en haut, & eftans tombez fur une peau qui leur fert de tapis, elles voyent ce qui faiél pour elles, & continuent à qui gaignera les coliers, oreillettes, ou autres bagatelles de leurs compagnes, & n’ont ia mais de monnoye d’or ou d’argent, car ils n’en ont aucune cognoilfance ny ufage, de maniéré que quand il eft mefme queftion de trafique ou achapt de mar- chandife, ils ne font qu’efchanger une chofe pour une autre. le ne puis obmettre auffi qu’ils pratiquent en quelqu’uns de leurs villages ce que nous appelions en France porter les momons; car ils enuoyent le cartel de defy aux autres villages, pour les faire ve nir ioüer auec eux & gaigner leurs uftencilles s’ils peuuent, & cependant* les feftins ne manquent