merciois auec la mefme grâce, & n’en prenois nulle ment, de quoy ils relloient au commencement fort eftonnez, pour n’y auoir perfonne en tous ces pays là qui n’en ufe, pour à faute de vin,&d’efpices,efchauf- fer cet eftomach, & aucunement corrompre tant de cruditez prouenantes de leur mauuaise nourriture. Pendant les grandes neiges, nous eftions fouuent contraints de nous attacher des raquettes fous les pieds, ou pour aller au village, ou pour aller quérir du bois, d’autant que n’y ayant fentier ny chemin frayé, nous n’euffions pû facilement nous retirer des neiges auec nos fandales de bois. Les Saunages en ufent de mefme comme chofes ayfées, car auec icelles l’on n’enfonce point, & fi on fait bien du chemin en peu de temps, &plus qu’on ne feroit fans icelles. || Ces Agnonra comme nos Hurons les appellent “4 1 font deux ou trois fois grandes comme les noflres. Les Montagnais, Canadiens & Algomequins, hommes & femmes auec icelles fuiuent la pille des animaux qu’ils font harceler & arrefter par leurs chiens, puis l’abat tent à coup de flefches, & d’efpée emmanchées au bout d’une demie picque, qu’ils fçauent dextrementuar- der: apres ils fecabanent, fe confolent & fe relioüif- fent là du fruiclde leur trauail, & fans ces racquettes ils ne pourraient courir l’eslan, ny le cerf, & par con- fequent il faudrait qu’ils mouruffent de faim en temps d’Hyuer, fi les autres belles n’y fuppleoient. Lorfque pour quelque neceffité ou affaire particu lière, il nous falloit aller d’une bourgade en une autre, nous allions librement loger & manger en leurs ca banes, auxquelles ils nous receuoient & traitaient