que quelques petites pièces de chien., d’ours ou de re nard, qu’on nous donnoit en feftin, excepté vers Paf- ques & en l’Automne, que quelques François nous firent part de leur chaffe. La chandelle de quoy nous nous feruions la nuiét, n’eftoit que de petits cornets d’efcorce de bouleau, qui eftoient de peu de durée, & la clarté du feu nous fer- uoit pour lire, efcrire & faire autres petites chofes, pendant les longues nuiéts de l’Hyuer, qui nous ef toient fort incommodes. Nos viandes ordinaires eftoient de mefme celles des Sauuages, & n’y auoit autre differen || ce finon à 227 la netteté auec laquelle elles eftoient préparées, nous y meslions allez fouuent des petites herbes champef- tres, que nous trouuions dans les prairies & par la campagne, comme de la Mariolaine fauuage, de la pourcelene, & d’une certaine efpece de baume auec de petits oignons qui donnoit gouftà noftre Sagamité, les Sauuages n’en vouloient neantmoins point man ger, &difoientque cela fentoit trop le mauuais, pour ce qu’ils n’ufent d’aucunes herbes, & par ainfi ils ne nous en demandoient point, comme ils faifoient lorf- qu’il n’y en auoit point & nous leur en donnions vo lontiers, aulïi ne nous en refufoient ils pas en leurs cabanes quand nous leur en demandions, & d’eux mefmes nous en offraient volontairement, mais rare ment en acceptions nous, finon pour leur complaire & ne les point mefcontenter. Si au temps que les bois eftoient en feue, nous auions quelque indifpofition ou débilité du cœur, on faifoit une fente dans l’efcorce de quelque gros fou-