— i04 — dite qu’ils trouuent d’y baflir & les fortifier, & tous enfemble font la guerre à une autre nation nommée Affiftagueronon, qui veut dire gens feu : car en langue Huronne Affilia lignifie de feu & Eronon fignifie Nation. Ils font esloignez d’eux à ce qu’on tient, de neuf ou dix iournées de Canots, qui font enuiron deux cens lieues & plus de chemin : ils vont par troup- pes en plufieurs régions & contrées, esloignées de plus de cinq cens lieues, comme il efl ayfé à coniec- turer en ce qu’on en a veu quelquesfois à la traite de Kebec, & puis de là fe tranfporter par les Nations iul- ques au delà de celles des Puants, qui fait d’un lieu à l’autre plus de cinq cens lieues de pays, où ils trafi quent de leurs marchandifes, & en changent pour des pelleteries, peintures, pourceleines, & autres fatras defquels ils font fort curieux pour s’accommoder. En general le pays des Algoumequins defquels ils font alliez & font partie quand à l’eflenduë tirant de 202 l’Orient à l’Occident, || au rapport du fieur de Cham- plain, contient prés de 450. lieues de longueur & deux cens par endroits de largeur du Midy au Sep tentrion, fous la hauteur de quarante & un degré de latitude, iufques à quarante huiét & 49. Cette terre efl comme une Isle que la grande ri- uiere de fa inet Laurens enceint, paffant par plufieurs Lacs de grandes eftenduës, fur le riuage defquels ha bitent plufieurs Nations, parlans diuers langages, au cuns ont leur demeure arreflée, & autres non. Entre lefquels on en remarque quelqu’unes qui fe percent les narines aufquelles ils pendent des patinoires* bleuës, qui peuuent eflre pierreries, & d’autres qui