— 178 — bané au foir, & au matin auant partir. Si nous eftions par trop preffés de partir, on la faifoit deux heures auant iour, que tout endormy on m’efueilloit pour manger, ou feulement fur le midy, ou bien on atten- doit iufqu’au foir, fans rien manger de tout le iour que cette feule fois. || Lorfque nous nous rencontrions deux mefnages en un mefme gifle, ce qui arriuoit fouuent, nous nous cabanions par enfemble, l’un faifant un des codez de la cabane couuert de fes efcorces, & l’autre s’accom- modoit de l’autre, & chacun faifoit fa chaudière à part, puis tous enfemblement les mangionsl’uneaprésl’au- tre fans aucun débat ny contention, car ils ont cela de bon qu’ils ne fe font aucun reproche, & ne difent point mon difner eft meilleur que le voftre, vous eftes trop grand train au prix de nous qui fommes peu, car en toutes chofes ils s’accordent admirablement bien, & font leur petit feftin comme les repas d’une trouppe de bons Religieux, où l’on n’entend qu’une voix de paix ou un filence religieux. Pour moy qui n’auois pas encore le cœur bien fait à toutes ces fauffes, ie me contentois pour l’ordinaire de la fagamité des deux qui m’agreoit dauantage, bien qu’à l’une & à l’autre il y eut toufiours des falletez & ordures à caufe en partie qu’on fe feruoit tous les iours de nouuelles pierres & allez mal nettes pour concaffer le bled. D’efcumer le pot iamais il ne s’en parle non plus que de lauer la viande, ou le poiffon, auantde le mettre au pot. Ils traitèrent un morceau de venaifon à la petite Nation, mais comment penfez vous qu’ils