10 en tout le Canada, pendant quatorze ou quinze an nées que nos freres y ont demeuré pour la conuerfion du pays, la lecture de laquelle vous fera d’autant plus xn utile qu’elle vous || portera à une recognoifiance en tiers ce Dieu de tout le monde qui vous a fait naiftre dans un pays Chreftien, & de parens Catholiques. Les plus deuots y trouueront de quoy occuper leurs bon nes œuures & charité à l’endroit de tant de pauures âmes efgarées & esloignées du chemin de falut. Les affligez leur confideration endurant pour le Paradis, où les pauures barbares ne fouffrent que pour l’enfer. Les efprits curieux, & qui n’ont autre but que leur propre diuertiffement y verront de quoy fe fatisfaire alléchez par l’aggreable afpeél & diverfité des chofes y contenues, & ceux qui ont voyagé dans le pays comme a fait depuis moy le R. P. Brebeuf, léfuite, pourront auoir le mefme fentiment que ce bon Pere xiii tefmoigna de || mon premier Liure, lequel il iugea non feulement digne de voirie iour, mais s’offrit d’en donner fon approbation s’il eut efté neceflaire. Je peux donc à bon droit dire que ce Volume peut profiter non feulement aux deuots, & perfonnes por tées à la pieté, mais à tous ceux qui ne font portez que d’une fimple curiofité de cognoiftre les chofes eflran- geres & non communes. Pour les efprits bleffez ou enyurez du mal-heureux péché d’enuie qui perce iuf- ques aux plus fortes & fecretes murailles du monde, il m’eft indifferent qu’ils m’ayent en confideration ou en mefpris, fuffit que l’on fçache que ce font perfon nes qui ne fçauroient fouffrir en autruy le bien qu’ils ne peuuent faire eux-mefmes.