— IÔ2 — grande eftenduë tout fermé de palliflades de pieux. Nous auons deuant la porte de noftre Conuent une autre grande eflendue de terre, qui nous a eftédonnée en efchange par le fieur Hebert pour d’autres terres que nous auions desfrichées proche de l’habitation. Elle s’eftend en longueur depuis noftre Conuent iuf- qu’au lieu appellé la Gribane & la prairie, au delà d’icelle le long de la riuiere S. Charles. Et en lar geur la longueur de quatre arpens fans comprendre le iardindu P. Denis, contenant un arpent ou enuiron, deferté & labouré, clos & fermé de palliffades de pieux, fitué enuiron le milieu du chemin de noftre Conuent, à l’habitation proche une fontaine. La quantité de framboiziers qui font aux terres de uant noftre Conuent, y attirent tant de tourterelles en la faifon, que c’eft un plaifir d’y en voir des arbres 166 tout couuerts. Les chafleurs || de l’habitation y vont aufïi fouuent giboyer & chaffer, comme en untres-bon endroit & où ils ont le canart & l’outarde & tout plein d’autre gibier, auec l’anguille, qui ne leur manque pas en la faifon,' dont les Sauuages nous faifoient quelquefois part. Si nos Religieux veulent aller de noftre Conuent de Kebec, ‘ou ceux de Kebec venir chez nous, il y a à choifir de chemin, par terre ou par eau, félonie temps & la faifon, qui n’eft pas une petite commodité, de laquelle les Sauuages fe fçauent auffi feruir pour nous venir voir, & inftruire auec nous du chemin du Pa radis. Tellement que tout bien pris & confideré, tous les baftimens de la nouuelle France, ne confiftoient (au