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— i6i — plain baril en France, auec des plantes de Cardinales, comme fleurs rares & rauiflantes, mais elles n’y ont point proflité, ny paruenuës à la perfection qu’elles ont dans leur propre climat, & à la fin nous font man quées. Noftre iardin eft aufli tres-beau & d’un bon fond de terre, car les plantes de vignes, toutes nos her bes & racines y viennent tres-bien, & mieux qu’en beaucoup de iardins que nous auons en France, & n’eftoit le nombre infiny de moufquites & coufins, qui s’y retrouuent comme en tout autre endroit du Canada pendant l’Efté, ie ne fçay fi on pourrait ren contrer un meilleur & plus agréable feiour, car outre la beauté & la bonté de la contrée auec le bon air, noftre logis eft fort commode en ce qu’il contient, ref- fembant * neantmoins, pluftoft une maifon de No- bleffe des champs, que non pas à un Monaftere de freres Mineurs, ayant efté contrainéls de le baftir de la forte, tant à caufe de noftre pauureté, que pour fe fortifier en tout cas, || contre les Sauuages, s’ils vou- loient nous offencer, ou voiler nos ornemens. Le corps de logis eft au milieu de la court comme un donjon, puis les courtines & rampars faits de bois, auec quatre petits baftions de mefme eftoffe, aux qua tre coins, esleuez enuiron de 11. ou 15. pieds de raiz de chauffée, fur lefquels nos Religieux ont dreffé des petits iardins à fleurs & à fallades, d’où ils peuuent al ler à noftre Chappelle baftie de pierres, au deflus de lamaiftreffe porte du Conuent, enuironné d’un beau foflé naturel, qui circuit après tout l’alentour de la maifon & du iardin auec le verger, qui eft d’aflez 165