— I 4 1 — auoient emplis leur Chalouppe, & plufieurs tonneaux de leurs œufs; mais ilsy penferent tomber en foibleffe pour la puanteur extreme des ordures defdits oyfeaux, me dit unhonneflehommequieftoitenlacompagnie. Ces oyfeaux comme il eft croyable, ne viuent que de poiflon, & bien qu’ils foientde diuerfes efpeces, les uns plus gros, les autres plus petits, ils ne font pour l’ordinaire plufieurs trouppes, ains comme une ar mée efpaifle volent enfemblement au deffus de l’Isle & ès enuirons, & ne s’efcartent que pour s’egayer, ef- leuer& fe plonger dans la mer. Il y auoit plaifir à les voir librement approcher & voler à l’entour de noftre vaiffeau, & puis fe plonger pour un long temps dans l’eau cherchant leur proye. Leurs nids font tellement arrangez dans l’Isle félon leurs efpeces qu’il n’y a aucune confufion, ains un très bel ordre. Les grands oyfeaux font arrangez plus proche de leurs femblables, & les moins gros ou d’autres efpeces auec ceux qui leur conuiennent, & de tous en fi grande quantité, qu’à peine le pourroit-on iamais per- || fua- i43 der à qui ne l’auroit veu. l’en mangeay d’un que les Mattelots appellent Guillaume ou autrement Tan- geux, & ceux du pays Apponath, de plumage blanc & noir, & gros comme un canard, auec une courte queue & de petites aisles qui ne cedoit en bonté à aucun gibier que nous ayons par deçà, ce font de bons pefcheurs pour lespoiflbns, qui * prennent & portent fur leurs Isles pour manger. Il y en a d’une autre efpece plus petits que les autres & font appeliez Godels, mais les plus grands nommez Margaux d’un