— i3 7 — defcendit & le garçon habile le prit par la patte & fut pour nous. Nous le nourrifmes un affez long-temps dans un feau couuert, où il ne fe demenoit aucune ment, mais il fçauoit fort bien pincer du bec quand on le vouloit toucher. Plufieursappellentcommunément cet oyfeau happefoye, à caufede leur auidité à recueillir & fe gorger des telles & foyes des moluës que l’on iette en mer apres qu’on leur a ouuert le ventre, defquels ils font fi frians qu’ils fe hazardent à tout pour en at- trapper. Ils reflemblent aucunement au pigeon, finon qu’ils font encore une fois plus gros, ont les pattes d’oyes & fe re- || paiflent de poiflbn, comme font plu- 138 fieurs autres efpeces d’oyfeaux qui fuiuentles vaifléaux pefcheurs de moluës pour y trouuer de quoy viure. Sur le grand Ban nous eufmes le plaifir de la pef- che d’une quantité de moluës & quelques gros flétans qui leur font une furieùfe guerre. Ils font de la forme d’un turbot ou barbuë, mais dix fois plus grands, & qui ne leur cedent point en bonté, grillez par tranches ou boüillis dans un chaudron. Celaeft admirable com bien les moluës font afpres à l’amorce, car elles aua- lent tout ce qui tombe dans la mer, bois, fer, pierres & toute autre chofe que l’on retrouue par fois dans leur ventre quand elles ne l’ont pû reietter. Cette auidité eft lacaufe principale pourquoy on en prend fi grande quantité tous les ans, car elles n’ont pa's pluftoflapper- çeu l’amorce qu’elles l’engloutiflent ; mais il faut eftre foigneux de tirer promptement la ligne, autrement elles ont la propriété de reuomir lain en renuerfant leur ‘entrailles, & s’efchapent. le ne fçay d’où en peut procéder la caufc, mais il