— i35 — Du grand Ban. De l’Isle aux oyfeaux. Des Ele- phans de mer & de la Baye de Gafpey. — Cere monies des Mattelots es monts noftre Dame, & du grand jleuue S. Laurens. Chapitre III. Entre la partie occidentale du Canada & nous, il y a un lieu en mer qui s’appelle le grand Ban, où nombre de vaifleaux tant François que eftrangers, vont faire la pefche de Moluës tous les ans, comme vers la terre ferme & Isles d’icelle. Ce grand Ban, font hautes montagnes affifes en la profonde racine des abifmes des eaux, lefquelles s’esleuent prés de la furface de la mer, iufques à 90. 60.40. & 3o. bralfées d’eauë, peu plus ou moins, félon que la fonde fe rencontre tombant fur lefdites montagnes ou à codé. || On le tient de forme ouale, long de plus de fix 13ô vingts lieuës, d’autres difent de 260. de large, paffé le quel on ne trouue plus de fond non plus queparde-çà, bien qu’il ne foitesloigné de la plus prochaine terre, qui eft le Cap de Raze tenant à l’Isle de Terre neufue, que de 3 0. ou 40. lieuës au plus. Auantquede venir à ce grand Ban de 25. à 3o. lieuës loin, il fe voit certains oyfeaux par troupes, qui s’appel lent marmets, qui donnent une certaine cognoifl'ance au Pilote, qu’il n’elt pas loin de l’efcore ou bord dudit Ban, & qu’il eft temps de tenir le plomb preft, pour fonder de fois à autre, iufqu’à ce que l’on paruienne à celle efcore où l’on trouue fond. Et pour une autre