i3i — les autres poiffons) & les allaittent, couurent& contre- gardent de leurs nageoires. Les Gibars & autres Ba leines dorment tenans leurs telles un peu esleuées, tellement que ce tuyau eft à defcouuert & à fleur d’eau. Ces monftres fe voyent & defcouurentdefort loin par leur queue qu’elles monftrent, fouuent s’enfonçans dans la mer, & aufli par l’eau qu’elles iettent par leurs efuans, qui eft plus d’un poinçon à la fois, & de la hauteur de deux lances ; & de cette eau que la Baleine ietteon peut iuger ce qu’elle peut rendre d’huyle. Il y en a telle d’où l’on en peut tirer iufqu’à plus de 4 cens barriques, d’autres fix vingts poinçons, & d’au tres moins, & de la langue on en tire ordinairement cinq ou fix barriques des communes : Pline rapporte, qu’il s’eft trouuédes Baleines de fix cens pieds de long, & 36o de large, & d’autres difent de l’eftenduë de plus de trois arpensde terre, s’il eft vray femblable comme ils l’affeurent, il y en a defquelles on en pourrait tirer beaucoup dauantage. Mais ce qui eft admirable en ce monftre eft, qu’eftant d’une grandeur & groffeur fi demefurée, furpaffant tout * autres poiflbns & ani maux marins, il a neantmoins le gofier fi petit & ef- troit, qu’il n’y fçauroit paffer que la groffeur d’un ma- || creauàlafois,dontonpeutadmirerledoublemiracle j3 2 de lonas que Dieu fift eslargir ce gozier pour luy don ner paffage, & le conferua viuant dans ce ventre l’ef- pace de trois iours, qu’apres reslargjffant ce mefme gozier, il l’en fift fortirfain comme il y eftoit entré. A mon retour des Hurons i’en vis tres-peu en com- paraifonde l’année precedente, & n’en pû conceuoir la caufe, finon la grande abondance de fang que rendit