— i3o — gens, & trouué prés d’un boiffeau de lettres, qui s’ad- dreffoient à des particuliers d’Angleterre, on conclud qu’ils ne pouuoient eftre forbans, bien que leur congé ne fuft que trop vieux obtenu, & qu’on eut trouué quelques boettes de poifon dans leur coffre, qui euffent pû faire foupconner de mauuais deffein, attendu qu’outre qu’ils eftoient peu de monde, & encore fort foiblement armez, ils auoient quelques charte-par ties, puis toutes ces lettres les mettoient hors de foup- çon de ce cofté là, & par ainfi furent renuoyez en leur Nauires * quittes & abfous, apres nous auoir accom pagné les trois iours confecutifs qu’on fut à confulter leur affaire. le me recreois par fois, félon que ie me trouuois dif- pofé, à voir ietter l’efuent aux Baleines, & ioüer les petits Balenots qui fe recreoient en temps calme, d’une façon fort plaifante. Les grandes Baleinesdef- quelles i’ay veu une infinité, particulièrement à la Baye de Gafpey, nous importunoient plus qu’elles ne nous recreoient par leur *foufHemens & lesdiuerfes courfes des Gibars apres elles, qui nous efloit une interruption de repos fans remede. Gibar eft propre ment le masle de la Baleine, auquel on a donné le nom de Gibar, pour une boffe qu’il femble auoir, ayant le dos fort esleué, où il porte une nageoire. Il n’efl pas 13 1 moins grand que les || Baleines, mais non pas fi efpais ny fi gros, & a le mufeau plus long& plus aigu, & un tuyau fur le front, par où il iette l’eau de grande vio lence, quelques uns à cefte caufe l’appellent fouffleur. Toutes les femelles Baleines portent & font leurs petits tous vifs (non pas en maffes ou en œufs comme