— 115 — eftre recommandez à Dieu & inuoqué la bénédiction du SainCt Efprit, nous fumes receuoir celle de Mon- feigneur le Nonce refidantà Paris, lequel approuuant noftre zele & fauorifant noftre pieux deffein, nous oc troya toute l’authorité & puiflance qu’il pouuoit auoir dans l’eftenduë de toutes les terres Canadiennes, s’of frant encores de luy mefme d’en efcrire à fa SainCleté & d’obtenird’elle pour nous fa bénédiction Apoftolique & tout pouuoir de fa part par une bulle expreflë, ïi le Nauire fretté& des-ja tout preftà faire voile, ne nous eut contrainCt à un humble remerciement, & nous contenter de fa bonne volonté, &dupouuoirquenous donnoit fa Seigneurie, fans nous mettre en peine ' d’autre efcrit. Muni* de fa bénédiction, des confeils & de l’au thorité d’un fi grand Prélat, nous receumes auffi celle de noftre Reuerend Pere Prouincial & partifme * de noftre Conuent de Paris le 18. iour de Mars l’an 16a3, à l’Apoftolique, à pied & fans argent félon la couftume des panures Mineurs Recolleéts, & arrivafmes à Dieppe en bonne fanté, où à peine pûmes nous pren dre quelque repos, qu’il nous fallut embar- || quer le 114 mefme iour peu auant my-nuiCl, auec un vent aflez bon; maisquiparfafaueurinconftantenouslaiflabien- toft, & fufmes furpris d’un vent contraire ioignant la cofte d’Angleterre, qui caufa un mal de mer fort faf- cheux à mon compagnon qui l’incommoda grande ment & le contraignit de rendre le tribut ordinaire à la mer, qui eft l’unique remede & la guerifon de ces indifpofitions maritimes. Grâces à noftre Seigneur nous avions des-ja fcillonné pour le moins cent