— 99 — tent, comme ils font & puis reuiennent, mais fou uentauec de furieux vomiifemens. Le R. P. Guillaume monta à Kebec dans les premiè res barques & de la à noftre Conuent, & le P. Irenée refia pour les dernieres afin d’aflifter toufiours les paf- fagers & perfonnes Catholiques. Il trouua là une fort grande Croix que depuis quelque temps nos Religieux auoient fait faire pour l’y esleuer en figne de viétoire, mais les grands débats furuenus entre les nauires des deux focietez en empefcha l’execution iufques à l’ar- riuée dudit P. Irenée qui la benift folennellement & la fift eleuer à l’ayde des hommes que Monfieur le General luy prefta. Il y eut des Huguenots mefme qui s’y employèrent d’affeétion, pendant que d’autres plus peruers S’en mocquoient. Ils édifièrent aufïï une chapelle de rameaux d’arbres, où ledit Pere dit la S. Meffe au grand contentement de fon ame, & tous les bons Catholiques qui fe trouuerent là prefens. Le fieur de Caen ayant donné l’ordre neceffaire à Tadoufl'ac, partit pour Kebec auec le P. Irenée, lequel après un peu de repos, voulut fe rendre miferable auec les miferables & aller hy- || uerner auec les Mon- 97 tagnais pour apprendre leur langue; car c’efl le prin cipal fuieét pourquoy on s’y abandonne, & pour cell effecf il contracta amitiéauec un barbarequi luy fem- bloit honnefte homme, lequel après quelque petit prefent, luy promift place & nourriture dans fa cabane auec tout fon emmeublement qui confifloit Ample ment en deux bufches de bois, l’une pour luyferuirde cheuet & l’autre pour luy fervir de cloifon & le ie- parer aucunement des autres, qui ont accouftumé de