— 356 — célébré & leurs raifons fi probables, qu’elles perfua- dent un chacun à les croire. Or entre un tel nombre il me femble que le tefmoignage de S. Auguftin nous doit fuffire, fans parler de celuy des Autheurs pro- phanes & plus anciens, comme d’Arifiote, voicy ces parolles. Les Grues (dit-il) viennent des campaignes Scythiques iufques aux paluds de l’Egypte fuperieure, d’où fort le Nil, auquel lieu l’on dit qu’elles font la guerre aux Pygmées. ■ Mêla parle auffi de cette forte de gens en ces termes. Les Pygmées font une certaine efpece de genre hu main, qui ont guerres contre les Grues pour les bleds femez. Pline encore faiél fouuent mention d’eux, car il dit, qu’ils ont habité en Scythie & en la ville de Geranie, & prés de Thebaide, & au païs de Prafie, & lieux montaigneux, & apres il efcrit qu’ils habitent ioignant les Palus d’où le Nil prend fa fource, & 384 voicy ce qu’il en dit encores. Aux confins d’In || die, qui font les plus esloignez, & auprès du fleuue Gan- ges, & en l’extremité des montaignes, demeurent les Pygmées. Aule Gelle, en parle encore comme faiél auffi Ifidore, & chacun des Efcriuains, les faiél de la hauteur d’une coudée. Elian de mefme, difant que la nation des Pygmées a accouftumé d’auoir des Roys, & lors que les Roys leur vindre * à deffaillir, ils eurent une Reine, qu’ils appellerent Geraune, c’efl à dire Grue en leur langue. Ceux qui ont couru de noftre fiecle toute la terre par leurs nauigations, ont auffi rendu tefmoignage des Pygmées, qu’ils ont defcouuerts, car Antoine Pi- gafera les defcouurit entre les Moluques en l’Isle