— 335 — datons, A fliflagueronons, & autres des contrées de la mer douce, lefquelles toutes enfemble peuuent conte nir enuiron 3. ou 4. cens mille âmes en 200. lieues de païs, qui feraient une belle Prouince fi elles efloient poffedées par un feul Prince Chreftien, car pour le iour d’huy les montagnes, les fleuues & les riuieres, ne feruent point de limites ny de bornes aux Prouin- ces & Régions, ains les langues & les Seigneuries, & fe dit une Prouince ou Région auoir autant d’ef- tenduë comme la langue d’icelle eft parlée & enten due en icelle. La Canadienne comprend prefque toutes les nations errantes, qui tiennent depuis l’embouchure du grand fleuue S. Laurens, iufques au pais des Hurons, par- my lefquelles nous comprenons les Almouchiquois, Montagnais, la petite Nation. Les Saunages de l’Isle, les Ebicerinys & généralement les Algoumequins & autres nations errantes, qui fe rencontrent dans l’ef- tenduë de plus de 35o. lieuës de païs, qui ne peuuent faire en tout à mon aduis 5o. ou 60. mille âmes au plus, & tous errants & vagabonds comme i’ay dit. Il demeure donc confiant que nous n’auons que deux langues principales dans toute l’eftendue de nof- tre Canada & que tout tant qu’il y en a* deriuent de l’un de fes deux, & n’y a autre différence que du Gaf- con ou du Prouençalau François, car encor bien qu’il y ait un Truchement particulier pour les Montagnais, un autre pour les Sauuages de l’Isle, & un pour les Ebicerinys, || fi eft-ce que c’efl toufiours une mefme 361 langue, & n’y a autre différence que celle que ie vien de dire, qui eft affez neantmoins pour obliger d’auoir