Volltext Seite (XML)
— 33 4 — que * mots de ce langage, puifqu’il n’y en auoit point d’autre plus capable que luy, & queie leferuirois en autre occalion, mais il continue en fon refus, ne vou lant pas, difoit-il, faufler fon ferment & faire rien contre fes promettes, neantmoins à la fin il me lafcha ces deux mots Montagnais Noma kinifitotatin, qui veulent dire en François, non ie ne t’entend point, car en Huron ilfaudroit dire : Danjian tearonea. Voyla tout ce que ie pù tirer de luy auec toute mon indus trie, & croy que tout fon plus grand ferment eftoit de fe rendre neceffaire, & de ne laiffer empieterperfonne fur fon office, mais c’eftoit mal prendre fes mefures que de s’adreffer à nous, qui n’eftions pas pour luy nuire. Ce peu que i’en ay fceu davantage, ie l’ay appris de nos Religieux de Kebec, des Montagnais & d’un petit diétionnaire, compote & efcrit de la propre main de Pierre Anthoine noftre Canadien, que i’ay creu d’au tant plus afteuré, que ce Sauuagelà *fai£lauant qu’a- uoir perdu les Idées de fa langue, & s’il eft fautif en quelque chofe, c’eften la mefme maniéré que iele fuis en la langue Françoife, en comparaifon d’un Orateur difert, car il y a le bon & le mauuais Montagnais, comme le bon & le mauuais François, duquel i’ymite le dernier pour ne pouuoir faire mieux. Toutes les langues de la Nouuelle France fe peu- uent réduire en deux principales : à fçauoir Huronne & Canadienne. La Huronne comprend prefquetou- 36o tes celles qui courent, les nations fe- || dentaires & quelqu’unes des errantes, comme les Houandates,les Quieunontateronons, Sontouhouethonons, Attiuoin-