— 328 — L’un de nos François nommé Crenole, ayant eflé à la traiéle du codé Nord, en une nation esloignée en- uiron cent lieues des Hurons, tirant à la mine cuiure, nous dit à fon retour y auoir veu plufieurs filles, auf- quelles on auoit couppé le bout du nés félon la couf- tume du pais, pour auoir faiét brefche à leur honneur (bien oppofite & contraire à celle de nos Hurons & Canadiens, qui leur permet toute liberté), & nous af- feura de plus auoir veu ces Sauuages, faire quelque forme de priere auant que prendre leur repas : qui 353 eftoit un preiugé, qu’ils || recognoiffoient &adoroient vrayment quelque diuinité, à laquelle ils rendoient aufïi action de grâces après leur repas. Cette difpofi- tion nous fit conceuoir un grand defir d’y aller, fi Dieu par fa diuine prouidence n’en euft autrementor- donné, me renuoyant pour affaires en Canada, & de là en France pour Paris. De l'excellence de l'efcriture. Des principes que nous en donnions aux enf ans Hurons, de leur langue & de celles des Canadiens. Chapitre XXL Entre toutes les chofes plus admirables du monde, l’efcriture eft digne d’eftre de tres-grande admiration. Premièrement pour fon premier Autheur qui a eflé Dieu mefme, fecondement pour fon utilité, Dieu en a eflé le premier Autheur, comme les parolles qu’il tint