— 325 — bcz qu’ils font couler pardeffus la neige & croffer une baie de bois leger comme l’on faiét par-deça. Appren dre à ietter la fourchette auec quoy ils herponnent le poiffon entre les enfans des Quiennontateronons, & darder l’efpée entre nos Montagnais, par le moyen d’un bafton au bout duquel ils attachent une aleine, qu’ils eslancent contre un but, puis à beaucoup d’au tres petits ieux & exercices de récréation, qui ne les empechent pas de fe retrouuer à la cabane aux heures des repas, & lorfqu’ils ont faim d’aller griller du bled. Que fi une mere prie fon fils d’aller quérir de l’eau, du bois, ou faire quelque autre femblable feruice du mefnage, il luy refpond que c’eft un ouurage de fille & n’en faiét rien : que fi parfois nous obtenions d’eux de femblables feruices, c’eftoit à condition qu’ils au- roienttoufiours entrée en noftre cabane, ou pourquel- que * efpingles, plumes ou autre petite chofe à fe pâ li rer, de quoy ils efloient fort contans & nous auffi, pour ces petits & menus feruices que nous en rece- uions. Il y en auoit pourtant de malicieux, qui fe don- noient le plaifir de couper la corde qui fouftenoit nof tre porte en lair*, & puis efiant tombée nioient abfo- lument que ce fuffent eux, ou bien prenoient la fuite, car ils n’aduoüent iamais guere leurfaute s’ils ne font attrapez fur le fait ou que l’on neleurconuainque l’ef- prit par raifons. C’eft une petite Vanité qui n’eft pas blafmable en eux, comme elle pourrait eftre en des chreftiens de vouloir eftre eftimé meilleur qu’on n’eft, c’eft neantmoins la perfection du iourd’huy, car qui 35o