— 3i8 — les taillent non feulement trotter & courir nuds à qua tre pieds par les cabanes, fans ayde ny conduite de perfonne; maiseftansgrandelets ils fe veautrent, cou rent & fe roullent dans les neiges, & parmy les plus grandes ardeurs de l’Efté, fans en receuoir aucune in commodité, de quoy ie m’eftonnois fort, & de ce que mettant quelquefois un petit morceau de fucre dans la bouche des petits enfans ils me fuiuoient à quatre pieds, comme petites beftioles, dans les plus grandes rigueurs de la faifon. Et de là vient qu’ils s’endurcif- fent tellement au mal, & à la peine, qu’eflans deuenus grands, vieils & chenus, ils relient touiours forts & robulles, fans rellentir prefque aucune indifpofition, 342 & || mefmes les femmes enceintes font tellement for tes , qu’elles s’accouchent fouuent d’elles-mefmes, comme elles m’ont dit, & n’en gardent point la ca bane pour la plufpart. l’en ay veu arriuer de la foreft chargées d’un gros failïeau de bois qui accouchoient dés aulli toit qu’elles efioient arriuées, puisaumefme inflant fus pieds, à leur ordinaire exercice. Et pour ce que les enfans d’un tel mariage ne fe peuuent affeurer légitimés, ils ont cette couftume entr’eux, auffi bien qu’en plufieurs autres endroits des Indes occidentales, que les enfans ne fuccedent point aux biens de leur pere; mais ils en font fuccef- feurs & heritiers, les enfans de leurs propres fœurs, lefquels ils font alfeurez eltre de leur fang & paren tage, & par ainh les hommes font hors du hazard d’auoir pour heritiers les enfans d’autruy bien qu’ils fuffent de leurs propres femmes. En fuitte de cela il y en a qui pourraient douter