3i3 — comme i’ai dit, que l’enfant fucce ordinairement l’hu meur & l’inclination de la nourrice auec le laiét de fa mamelle. loint que comme dit le mefme Platon en fon troi- fiefme liure des Loix, que iamais les enfans ne font autant aimez des meres, comme quand elles les nour- riffent de leurs propres mamelles, & que les peres les tiennent entre leurs bras, ce qui eft vray femblable pour ce que la première amour en toutes chofes eft la plus vraye amour. Plutarque au liure du régime des Princes || dit que 336 Thomifte fixiefme Roy des Lacedemoniens, mourant laifla deux enfans defquels le fécond hérita au Royau me, pour ce que la Reynel’auoitnourry, & non le pre mier à caufe qu’une nourrice l’auoit alaiélé nourry& esleué. Etdece demeura la coufturae en la plufpart des Royaumes d’Afie, que l’enfant qui ne ferait alaiété des mamelles de fa propre mere, n’heritaft aux biens de fon propre pere. Mais fans aller chercher des contînmes plus au loin : les anciennes femmes d’Allemagne tant loüées par Tacite, d’autant que chacune nourrilfoit fes enfans de fes propres mamelles, & n’eufl'ent voulu qu’une au tre qu’elle les eufl alaiélez, comme il fe pratique encor de prefenten la plufpart des payscirconuoitins, qui fe libèrent parce moyen là entre les autres inconueniens fufdits de receuoir un enfant pour un autre, ce qui eft quelquefois arriué. De cette loy fe peuuent libérer fans fcrupule, les femmes aufquelles la nature n’a point donné affezde force pour pouuoir (apporter, & le iour & la nuiél les