— 3n — quelquefois d’en auoir deux d’une couche (pour moy i’ay eflé une fois en un village, où une femme eftoit accouchée de quatre garçons ayans tous vie). A cela elle fit un grand cry difant : Cheté: (car c’eft leur façon d’admirer) elles reflëmblent donc aux femelles des eslans qui portent deux petits à la foys, jamais ie n’ay veu aucune femme de noftre Nation auoir deux enfans d’une couche. le croy qu’elle auoit quelque raifon, car la chofe arriue fort rarement entr’eux, neantmoins pendant que i’eftois aux Hurons une fille en accoucha de deux, de quoy elle reftoit toute honteufe, non d’auoir perdu fa virginité qui ne leur eft point honorable, mais d’auoir fait un iumeau. Entre les Montagnais ils ont cette couftume que per- fonne ne fe fert de vailfelles, calumets ou petunoirs de la nouuelle accouchée pendant le temps de i5. iours, tenant tout cela comme immonde, lefquels ils ne veu - lent mefme pas toucher, & les bruslent après ce temps là, ce qui fent fort de Ion honnefleté. || Du choix qu’il faut faire des nourrices. De la 334 nourriture & emmaillotement des enfans, comme ils font endurcis à la peine, & ne fuccedent point aux biens du pere. Chapitre XIX. Donner une bonne & vertueufe nourrice à l’enfant, c(t le fait d’une mère fage qui y doit çjuoir l’œil, car