— 302 — tagnais pour paifibles qu’ils foient, chalfent aucune fois leur* femmes au loin, mais par le moyen de leurs amis, ils font facilement reconciliez & fe remettent enfemble, ce qui ne fe faiét pas fi ayfement parmy nos Hurons, où un chacun a bien tofl trouué party quand l’un des deux abandonne l’autre. De la naitfance, & de quelque ' ceremonies que les Sauuageffespratiquent à l'endroit des enfans nou veaux nais. De l'amour que les peres ont pour eux & de l’impofition des noms & furnoms. Chapitre XVIII. Nonobliant que les femmes voyent d’autres hom mes que leurs maris & les maris d’autres femmes que les leurs, fi eft-ce qu’ils ayment tous grandement leurs enfans, gardans cette loy que la nature a entée ès cœurs de tous les animaux d’en auoir le foin. Or ce qui faiél qu’ils ayment leurs enfans plus qu’on ne faiét par deçà, efl à mon aduis qu’ils font le fupport des peres & meres en leur vieillelfe, foit pour les ayder à viure, ou bien pour les deffendre de leurs ennemis, & la nature conferue en eux fon droiéltout entier pour ce regard : à caufe de quoy ce qu’ils fou- 324 haitent le plus || efl d’auoir nombre d’enfans, pour eftre tant plus forts & affeurez de fupport au temps de maladie ou de vieillelfe, & neantmoins entre les Hurons les femmes n’y font pas ft fécondés que par