d’exemple à ceux qui viendront apres luy, puis qu’elle a efclaté deuant || tous & a efté en bonne odeur à tous. 5go Si ie n’en dis point autant des viuans, perfonne ne doit eftre appellé fainft qu’apres fa mort, ny iugé comme mefchant, iufques apres le trefpas, pour ce qu’on peut toufiours déchoir de fa perfection ou for- tir du vice pour la vertu. Un iour iuge de l’autre, mais le dernier iuge de tous, difoit un Philofophe, & par ainfi il faut attendre apres la mort pour iuger de l’homme. Dieu voulant retirer à foy ce bon perfonnage & le recompenfer des trauaux qu’il auoit fouffert pour lefus Chrift, luy enuoya une maladie, de laquelle il mourut 5. ou 6. fepmaines apres le Baptefme de cefte petite fille de Kakemiftic. Mais auparauant que de rendre fon ame entre les mains de fon Créateur, il fe mift en l’eflat qu’il defiroit mourir, receut tous fes facremens de noftre P. Jofeph le Caron, & difpofa de fes affaires au grand contentement de tous les fiens. Apres quoy il fift approcher de fon lift, fa femme & fes enfans aufquels il fift une briefue exhortation de la vanité de cette vie, des trefors du Ciel, & du mérité que l’on acquiert deuant Dieu en trauaillant pour le falut du prochain. le meurs content, leur difoit-il, puifqu’il a pieu à Noftre Seigneur me faire la grâce de voir mourir deuant moy des Sauuages conuertis. l’ay pafle les mers pour les venir fecourir pluftoft que pour aucun intereft particulier, & mourrais volon tiers pour leur conuerfion, fi tel eftoit le bon plaifir de Dieu. le vous fupplie de les aymer comme ie les ay aymez, & de les aftifter || félon voftre pouuoir, 591