— 539 — Nonobftant les Peres le gaignerent tellement qu’il confentit qu’elle ferait enterrée en terre fainéle, & auec les ceremonies de la faincte Eglife, au pluftoft qu’il fe pourrait, "fans attendre la venue de ceux de fon pays, qui ne deuoit pas eftre de long temps. A cefte ceremonie fe trouuerent deux de nos Religieux, fçauoir le P. lofeph, & le F. Charles, le P. Lalle- || mant,& le F. François lefuite auec plufieurs Fran çois de l’habitation, qui tous enfemblement fe trans portèrent à la cabane de la deffunéte, qu’ils prirent & la portèrent folemnellement en la Chapelle de Kebec chantans le Pfalme ordonné aux enfans, puis le R. P. Lallemant ayant dit la Sainéte Melfe on fuft l’enterrer au Cimetiere auec un affez beau conuoy pour le pays, car le pere de l’enfant marchoit tout le beau premier couuert d’une peau d’Eslan toute neuue enrichie de matachias & bigarures, & auec luy mar choit le fleur Hebert & les autres François en fuitte, félon l’ordre qui leur eftoit ordonné, non fi grauement mais moins modeflement que ce Sauuage pere, qui tenoit mine de quelque fignalé Prélat. L’infolence & l’auarice font blafmables, mefme par ceux qui ne cognoiffent point Dieu. Quand il fut queftion d’enterrer le corps il y eut quelque débat entre les François, à quiappartiendroientles fourrures dans quoy il eftoit enueloppé, & vouloient luy arra cher, particulièrement un certain qui fe difoit Officier de la Chapelle, fi la rifée & mocquerie des autres ne l’en euflent empefché. Ce que voyant le pere de la deffunfle, il ne voulut permettre qu’aucun autre que luy l’enterraft peur du larrecin & des debasdes Fran- 588