— 53 7 — confentit à la fin & les pria d’aller quérir le P. lofeph, pour baptizer la petite fille qu’elle venoit de mettre au monde, affez foible & fluette, ce que fçachant il y accourut promptement penfant la baptizer, mais l’ayant trouué* affez forte en différa le baptefme auec confentement de la mere, iufques à l’arriuée du Pere Charles Lallemant qu’il fut quérir en noftre Conuent, luy référant cefte honneur, en recognoiffance de la peine qu’ils auoient prife de nous venir féconder à rendre les Sauuages enfans de Dieu. Ce que le R. P. Lallemant luy accorda & retournèrent de compa- || gnie à la cabane de l’accouchée, où ils trouuerent le 586 mary arriué de fon voyage qu’il n’auoit pû accomplir comme il pretendoit, pour la rencontre de deux ours que fon chien auoit efuenté dans le creux d’un arbre, lefquels il tua, & en apporta de la viande, puis ren- uoya quérir le refte le lendemain matin par fes dçmef- tiques. Ce panure Sauuage fe monflra tres-content de voir fa femme heureufement accouchée, & en bonne fanté, marry feulement de voir fon enfant malade & en dan ger de mort. Ils eurent enfemble quelque difcours, fçauoir s’ils le feroient baptizer ou non, il difoit pour lui qu’il en auoit prié le P. lofeph, & fa femme plus attachée à fes fuperftitions, vacillant toufiours n’ad- uoüoit point qu’elle y euft confenty, & tafchoit de l’en diuertir, difans pour fes raifons que cette eau du Baptefme ferait mourir fon enfant, comme elle auoit fait plufieurs autres. En ces entrefaites arriuerent les P.P. lofeph le Caron & Lallemant, lefquels cognoif- fans ce petit different fu ruenu entre le mary & la fem-