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— 53o — afl'eurance d’une amitié eternelle,dequoy il fentitune grande allegrefle en fon ame, & les remercia. Son beau-pere qui eftoit là prefent s’ad reflan t alors au Religieux, il luy dit en fa méthode fimple & ordi naire, mais énergique : Mon frere, tous mes parens & amys qui font icy prefens, & moy, femmes bien ayfes que tu aye baptifé mon gendre & fait enfant de Dieu comme toy, ce qu’eftant il n’eft plus à nous, il eft à toy, c’eft pourquoy fais-en tout ce que tu voudras, gouuerne-le en fa maladie à la façon de vous autres, feigne-le, couppe, tranche, il eft à toy, & ne veux plus qu’aucun de nos Manitoufiou le chantent. Puis s’a- 578 dreflant aux Sauuages, il leur dit : S’il || meurt il ne faut pas que vous en parliez finiftrement, & iugiez mal du Baptefme, comme quelqu’uns ont fait. lepor- teray fon corps en la maifon du Pere lofeph, afin de l’y enterrer auprès du fieur Hebert, à quoy s’accorda fa femme, qui iufques alors auoit gardé lefilence, con tente en fon ame du bonheur de fon mary. Le Frere Geruais promit de l’affifter & feruir le iour & la nuiét au mieux qu’illuy feroit poftible, puis prenant fon fac auec tous les inftrumens dont il fe feruoit en fon office de Médecin, en ietta la pierre (donti’ay parlé au chapitre des malades) dans la ri- uiere, & les petits baftons dans le feu, pour leur ofler le moyen de s’en pouuoir plus feruir. Le fieur de Caen chef de la traite, ayant fceu ce bon ceuure, fe tranfporta auprès du malade auquel il tef- moigna l’ayfe & le contentement qu’il auoit de fon Baptefme & luy fit offre de tout ce qui eftoit à fon pouuoir, luy recommandant d’ufer librement auecluy