— 528 — ment, que tels hommes eftoient de bien peu d’efprit, de croire qu’un peu d’eau que l’on iette fur la telle d’une perfonne qu’on baptife foit capable de la faire mourir, veu que depuis que nous fommes icy (dit-il) en voylà défia plus de quatre féaux que l’on a ietté fur la telle & par tout le corps de cell autre pauure malade, & il n’en eft pas mort, donc un peu ne fera pas grand mal à ce gendre, qu’on le baptife. le vous lailfe à penfer fi cela ne donna pas à rire à tous les François qui fe trouuerent là prefent, * & s’ils ne fe mocquerent pas plaifamment de ceux qui arguoient que l’eau du baptefme faifoit mourir, n’ufans eux mefmes d’autre rafraifchilfement plus falutaire pour adoucir les ardeurs de la fleure, que de ietter quantité d’eau fraifche fur le corps de ceux qui en font tra- uaillez, & puis dites qu’ils font bons Médecins, & fournis de bonnes drogues. En ces entrefaites il furuint une grande conuulfion à noftre Catecumene, qui le rendit froid comme une glace, & fans aucun fentiment, car ayant eftendu fes pieds fur les charbons ardans, il n’én fentit rien du 576 tout || qu’apres eftre reuenu de fa pamoifon. Le Re ligieux le voyant en cet ellat creut qu’il eftoit tres- paffé & blafma fa négligence de ne l’auoir pas allez toit baptifé, mais comme l’on eut bien remué ce corps, il reuint à foy, & dit lefus Maria, en ioignant les mains au Ciel félon qu’il auoit appris en noftre Con- uent de le faire de fois à autre, de quoy toute l’aftif- tance loüa Dieu, & fe refi'ouit, puis regardant le bon Frere ayant toufiours les mains iointes il luy dit : Frere Geruais, ie m’en vay mourir comme tu vois,