— 525 — confus de fa confufion mefme. Ouy, dit-il, ie fuis grandement fafché de tout le mal que i’ay fait en ma vie, & d’auoir fait le Manitou en tant d’oc- || calions; 5y2 tien voylà mon fac qui eft là attaché à cette perche, prend-le & tout ce qui eft dedans, & le brusle, ou le iette dans la riuiere, fais en fin tout ce que tu vou dras, car dés à prefent ie te promets que ie ne m’en feruiray iamais, baptize-moy donc. Il y auoit là plufieurs François, tant Catholiques que Huguenots, lefquels dirent tous que véritablement il le falloit baptizer, & qu’il y aurait confcience de le laiffer mourir fans luy donner contentement, puis qu’il auoit rendu de fi grands tefmoignages de fon bon defir: Mecabau beau-pere du malade le defiroit aufli; ayant défia à cet effet fait affembler plufieurs Sauuages pour le baptefme de fon gendre qu’il croyoit luy deuoir eftre conféré apres de fi grandes prières, fur quoy print fuiet noftre Religieux de faire une ha rangue à toute l’affemblée des merueilles & miferi- cordes de noftre Dieu enuers ce pauurealité, puis luy dit à luy-mefme. Mon frere, tu ne peux ignorer la mauuaife volonté que plufieurs Sauuages ont eu contre nous depuis la mort de la petite fille de Kabemiftic; difant qu’elle eftoit morte pour auoir efté baptizée, & receu un peu d’eau fur la tefte, & leur cholere eft arriuée iufques aux menaces de nous vouloir tous tuer, & partant ie veux bien t’aduertir, & tous ceux qui font icy prefens, que ce n’eft pas le Sainét Baptefme qui fait mourir ceux qui le reçoiuent, mais au contraire il donne fou- uent la fanté du corps, auec la vie de l’efprit. Donc