— 521 — Voicy encore un autre fruiél du baptefme du petit Naneogauachit & de l’exhortation du Pere lofeph le Caron, enuers un Algoumequin nommé Napagabif- cou, & par les François Trigatin, lequel à quelque* iours de là ellant tombé malade eut fi peur de mourir fans eflre baptifé, qu’il demanda maintefois & auec tres-grande inllance, fi que fe voyant prelfé du mal, il difpit que s’il n’eftoit baptifé, qu’il en imputeroit la faute deuant Dieu à quiconque luy refuferoit, promet tant d’ailleurs que fi Dieu luy rendoit la fanté, il fe ferait inftruire auiïi toit apres fon baptefme & viuroit à l’aduenir en bon Chreftien. Tellement qu’un Sauuage nommé Choumin vint aduertir le F. Geruais qui eftoit encor pour lors au Cap de Viéloire de fe tranfporter promptement au près du malade qui le demandoit à toute inftance, mais à peine ledit F. eut-il moyen de luy rendre ref- || ponce&des’informerdefafifoudainemaladiequ’un 568 autre meffager arriua en grand halle (lequel depuis a efté baptizé par les R. R. P.P. lefuites) pour le faire diligenter, luy difant viens ville frere Geruais pour baptizer Napagabifcôu, qui t’en prie, car il s’en va mourir. Alors le bon frere luy dit, ie veux bien l’aller fecourir & faire mon polfible pour le rendre capable du Ciel, mais comment veux-tu que ie me tranfporte là, ie ne peuxpalferlariuiereàla nage, & n’ay ny ca not ny chalouppe pour me conduire. Le Sauuage ref- pondit, c’ell à tort que Choumin a laiffé retourner fon canot, mais met-toy librement fur mes efpaules, & ie te palferay à la nage, car autrement tu tarderas trop icy. Confiderez un peu, ô Chreftiens, l'affection que ce