— 520 — donner pendant que nous abatterions les arbres & dé fricherions les terres. Mais fi les François auoient du courage allez, de nous en prefter pendant un an ou deux, qu’il nous faudrait pour difpoferces terres, nous nous y employerions de bonne volonté auec toutes nos familles, qui ne demanderaient pas mieux, & y ayant de quoy les nourrir, nous irions à la chaffe, & ren - drions aux François leurs viures en des pelleteries & fourrures plus qu’ils ne nous auraient prefté, autre ment nous ne pouuons pas nous arrefter en un lieu fans mourir de faim; voyez donc fi vous pouuez nous afiifter, & félon vos offres, nous tafcherons de fatis- faire à vos defirs. Ceux à qui la chofe touchoit de plus prés ne firent point d’autre refponce, fimon, qu’il n’y auoit point de prouifion à Kebec, & qu’on doutoit encore que les nauires arriuaffentfi toft, & partant qu’on ne pouuoit lotir en prefter pour ce coup, puis que les François eftoient eux-mefmes en necefïïté ; ce qu’entendans les 567 pauures Sauuages pleins de bonne volonté, || ils offri rent nonobftant leurs enfans pour eftre inftruiéts auec les François, mais à raifon qu’il y auoit peu de viures au magazin, comme ie viens de dire, on différa d’en vouloir prendre iufqu’à l’arriuée des Nauires. Les R.R. P.P. lefuites receurent neantmoins un petit garçon nepueu d’Efcouachit, maisfoit qu’il s’en- nuiat feul, ou qu’ils n’euffent pas moyen de l’entrete nir, il ne leur demeura guere, car la perte de leur vaif- feau & du R. P. Noirot, lesauoit mis à l’eftroict & priué de beaucoup de commoditez, qui leur euffent pûferuiren cette belle occafion.