— 5i9 — auant que de leur pouuoir entièrement expliquer les myfteres de noftre foy, & que cela ne fe pouuoit faire eux eftans toufiours errans & vagabonds par les bois & les Montagnes, qu’auec des longueurs & pertes de temps infinis ; & que tout le remede qu’on pouuoit apporter à celaeftoitdefuiure noftre premier deflein, qui eftoit de choifir une place, cultiuer les terres &fe rendre fedentaires, & que par ce moyen on appren drait facilement leur langue, on les inftruiroit en la foy &fe formeraient au gouuernementdes François. Le Pere ayant finy fon difcours :1e Capitaine Mon- tagnais prit la parole & fift une harangue, accompa gnée de fon éloquence ordinaire d’ont * en voicy la te neur, que i’ay bien voulu vous coucher icy, non pour la rareté de fon ftile, mais pour la fubflance que fon difcours contient, enfermé dans fa fimplicité que ie confeffe eftre fincere comme celle de nos meilleurs Catholiques. Vous qui elles icy affemblez, efcoutez, confiderez&preftez l’oreille à ce que ie vay vous dire, afin que vous en publiez faire fruiél. Il eft vray que nous n’auons pointd’efprit nousautres barbares,nous le cognoiffons bien à prefentau lieu que du paffé nous nous croyons fages,mais auflî faut-il aduoüer que vous en auez || bien peu (vous Pere lofeph,) en cette de mande que vous nous faiéles, de cultiuer les terres & nous habituer auprès de vous auec toutes nos famil les comme nous en auons eu autrefois le deflein par tesremonftrances,defquelles depuislong-tempstu n’as plus ozé dire mot, ou pour y eftre contrarié par les François, ou pour confiderer toy-mefme que nous n’auons pas de quoy viure, ny toy moyen de nous en 566