— 5l2 — Le lendemain dés le matin, le P. lofeph & le P. Lallemant allèrent donner ordre pour la ceremonie du baptefme, lequel le fieur de Champlain, Lieute nant pourMonfieurleDucde Vantadourdans le pais, ne voulut permettre eftre faiéten publique, comme il auoit auparauant promis, par des raifons d’eflat, di- fant qu’une autre fois fi les Sauuages auoient enuie de confpirer contre les François, ils n’auroient point meilleur occafion qu’à prefenter un enfant au baptef me, & pendant que nos gens feroient occupez à en voir les ceremonies, ils les pourroient tous tuer ou emme ner efclaues, comme s’il eftoit toufiours neceffaire 558 || de faire ces ceremonies en publique, & par cette deffence il empecha le contentement & l’édification qu’elles eulfent pû donner à plus de deux cens Sau uages qui eftoient là arriuez. Le R. P. Lallemant célébra la Sainéte Meffe & en fuitte la Prédication à la priere du P. lofeph, à la fin de laquelle on fift venir le petit habillé de blanc à la porte de l’Eglife, lequel en la prefence de toute la com pagnie, fut interrogé s’il vouloit pas eftre baptizé, il refpondit que ouy & generallement à tout, fuiuant qu’il eft porté dans le Rituel Romain ; voyant fa per- feuerance, on lefift entrer danslaChapelle delà Court, (car il n’y a point d’autre Eglife) & la fut baptizé par le P. lofeph le Caron, & nommé Louys par le fieur Champlain, qui le tint au nom du Roy, & la dame Hebertpremiere habitante du Canada, pourMareine, une bonne partie des François en furentlestefmoins, auecla plufpartdes parensdu garçon, excepté de fon pere, qui n’yputaflifter pour quelques affaires parti-