— 5o4 — grand coup fur l’eftomach qu’il le renuerfa par terre, au bruit duquel le Frere Geruais accourut, qui luy demanda pourquoy il auoit frappé fon fils, mais le petit prenant la parole, refpondit : Ne vois-tu pas bien qu’il n’a point d’efprit, & qu’il ne fçait ce qu’il faiét. Il voudroit que ie vous quittalfe, & que ie ne fus point 549 baptizé, mais ie le veux eftre, & mourrais || plus toft à la peine, que de m’en retourner auec luy fansauoir receu ce bénéfice, c’eft pourquoy pour me libérer de ces importunitez fi ie vay en France ie n’en reuien- dray pas, ou bien vous me contraindrez de reuenir, car autrement ie ne puis auoir de repos. Les Reli gieux qui fe trouuerent là, voyans fa confiance le confolerent, & tancèrent le pere de vouloir empefcher le baptefme de fon fils : lequel s’excufa fur ce que les François mefmes, auec plufieurs de fa Nation, luy confeilloient de le reprendre, & de ne permettre qu’il fut baptizé. C’eftoit la’couftume que nos Freres alloient toutes les feftes & dimanches, faire l’Office diuin à l’habita tion, & y demeuraient depuis le matin iufques apres Vefpres qu’ils reuenoient à noftre Conuent. Le iour de Pafques dés le matin le Pere lofeph s’y en alla à mefme deflein, accompagné de fon petit Sauuage, & de Pierre Anthoine Patetchouenon, autre Sauuagequi auoit efté baptiféen France, Choumin s’y trouua auffi ou * ayant rencontré fon fils, le pria derechef de s’en retourner auec luy, & pour l’amadouer l’ayanstiré un peu àl’efcart loin de la maifon, luy prefenta quelque chofe à manger, qu’il n’accepta que par contrainte, & encor moins luy voulut-il obeyr en fon mauuais def-