— 47 6 — temps pour prier Dieu , & vaquer en paix à nos Of fices diuins. Nous aydant en cela la couftume qu’ils ont de n’admettre aucun dans leurs cabanes, lorfqu’ils y chantent les malades, ou que les mots du feftin ont efté prononcez. Lorfque la Sainéle MefTe fe difoit dans noftre ca bane, ils n’y affiftoient non plus, car elle s’y difoit toufiours la porte fermée, ou fi matin qu’ils n’en voyoient rien, non feulement pour ce qu’ils eftoient incapables d’y afïifter, comme infidelles, mais auffi pour une apprehenfion que quelques* malicieux nous defrobaft noltre Calice, qu’ils appelloient petite chau dière, & n’en euffent point fait de fcrupule: pour noftre voile de Calice, nous leur monftrions affez li brement, auec le beau chafuble que la Reyne nous auoit donné, qu’ils admiraient auec raifon, & trou- 5i8 noient riche par deffus tout ce qu’ils auoient || de plus rare, & nous venoient fouuent fupplier de le faire voir à leurs malades, la feule veuë defquels* les confoloit, & leur fembloit adoucir leurs douleurs. La bonne femme du Sauuage du Pere lofeph, en auoit defrobé l’Etole, & cachée au fond d’un ton neau, mais après l’auoir longtemps priée & coniu- rée, car elle eftoit toufiours fur la negatiue, elle nous la rendit enfin, difant qu’elle l’auoit retirée des mains de quelque volleur de la Nation du Petun, mais c’ef- toit elle-mefme qui en auoit faiét le vol, ne penfant pas que nous y deufîions prendre garde, & c’eft en quoy elle fe trompoit. Auoindaon grand Capitaine de la ville Sainét lo feph, auoit tant d’affection pour nous, qu’il nous fer-