— 47i — crurent noftre riuiere de bien plus grand efprit que celles de leur pays, qui n’ont pas de flux & reflux pour eftre trop esloignées de la mer, & m’en demandoient des raifons, non feulement, mais ils euflent bien defiré me voir raifonner aueccette eauë, & luy deman der à elle-mefme, pourquoy fes diuerfes allées & ve nues contraires, & à quel deffein, effeCts qu’ils admi rèrent plutoft que de les pouuoir comprendre, ne les comprenans pas moy-mefme pour eftre au delà de ma capacité, & de celle des fçauans. On tient pour certain qu’Ariftote fe précipita dans l’Euripe, délirant que l’Euripele comprit, puis qu’il ne pouuoit comprendre les principes & les raifons des mouuemens || d’iceluy. Qui eft-ce aufli qui depuis 512 ce grand Philofophe a pû nous donner une raifon certaine du mouuement admirable de cet efpouuen- table Occean ? mouuement qui ne fe fait pas du pôle ArClique iufques au pôle Antarctique, comme quel- qu’uns fe font perfuadez. Que fi cet element ne faifoit que rouler du Nort au Sud, & retourner du Sud au Nort, il n’y aurait de quoy tant admirer : mais la mer- ueille eft que la mer prenant fon cours vers le pôle Antarélique, qui eft celuy-là qui va du codé du Midy, au mefme temps elle vient vers l’Arftique qui luy eft oppofé, c’eft à dire qui eft du cofté du Septentrion, & par ainfi elle a des mouuemens contraires (bien qu’en diuerfes parties) en mefme temps, & à l’inftant qu’elle fe retire de noftre pôle Ardique, elle retourne aufli de l’AntarClique, refluant tant d’une part que d’autre, au milieu de la mer : où les marées, & reflux venant à s’entrerencontrer fous la ligne EquinoCtiale, incon-