— 4 65 — nement du Ciel à Atohacan *, mais ils font encores dans les admirations comment il l’a pu faire, veu fa hauteur, la quantité des planettes & les Cieux d’infi nies diflances, où nous ne pouuons aller qu’auec la penfée. || Quelqu’uns ont voulu dire que le fils auquel ils 5o5 ne donnent point de nom particulier, gouuerne la terre & la mer, mais d’autres & auec plus d’appa rence en attribuent la création, la conferuation & le gouuernementà Meffou, lequel Melfoueft quelquefois pris pour un bon Ange, car ils difent qu’il efl touf- iours auec eux, & le Manitou aufti. Ils tiennent ces Deitez tres-riches, & qu’elles ne peuuent iamais auoir de neceflité, ayans puilfance de leur ayder, bien qu’ils ne leur offrent ny facrifices ny prières, comme nous faifons à noflre Dieu. Ils difent qu’ils font venir le beau temps & la pluye quand il eft neceffaire, mais fi la chofe arriue hors de faifon, ou qu’elle apporte du dommage à leur bled, à leur chaffe ou à la pefche, ou qu’il fe faffe de grands coups de vents qui les empefchent de nauiger, ils attribuent tout ce mal-là au Manitou, qui eft le Dia ble, lequel ils difent eftre toufiours mefchant. Pour la création ils tiennent qu’auant que les Deitez euffent formé ce monde, elles eftoient toutes trois dans un canot fur les eauës auec une petite befte, qu’ils appellent Achagache, qui peut eftre comme une blette un peu plus greffe, & que la iettant à l’eau elle alla au fond, d’où elle rapporta en fes pieds un peu de terre, de laquelle Meffou en prift une partie & en fit une boulle toute ronde, laquelle il Ibuffla tant