— 463 — De la creance & vaines opinions des Montagnais de diuerfes deiteç. De la création du monde, & du flux & reflux de la mer. Chapitre XXXI. le penfois au commencement ne faire qu’un chapi tre de la creance des Hurons & de || celle des Monta- 5o3 gnais, mais comme ie l’ay veu grofïir fous ma plume au delà de mon deffein i’ay brizé au milieu de la car rière & fa ici d’un grand chapitre deux petits, afin que l’on puifle mieux comprendre ce que ie dis, car la multitude de la matière offufque l’efprit & empefche l’entendement de la bien conceuoir, & partant l’on ne trouuera pas mauuais qu’uns * de mes chapitres font abrégez, plus faute de rhétorique que de matière, ô qu’il y a de perfonnes riches en paroles & en élo quence, qui diraient des merueilles où je me trouue muet, c’eft mon imperfeétion & mon deffaut d’eflude. l’auois autrefois appris beaucoup de petits contes fabuleux, touchant la création du monde & le deluge uniuerfel, que tiennent nos Hurons, lefquels me font efchappez de la mémoire, & de ma plume peur de me méprendre, mais ie diray auec plus d’affeurance ce peu que i’en ay fçeu de nos Montagnais, pour en auoir eu la mémoire rafraîchie en difcourant auec nos Freres. Mais au préalable, il faut que ie vous die de nos Canadiens ce que i’ay remarqué en nos Hurons, qu’il n’y a ny accord ny apparence en ce qu’ils nous 3o