— 461 — toit, qu’elles efloient un ramas & affemblage de plu- fieurs vapeurs extraiétes de l’eau, & ce en la moienne région de l’air, & que la pluye eftoit une effufion d’eau tombant ça bas, prouenant de la diffolution des nuées par la chaleur du Soleil, ou par le choc qu’elles font l’une contre l’autre par l’impetuofité des vents. Ils me demandèrent en fuitte bien quafi aufli igno rant qu’eux-mefmes, car à peine ay-ie fçeu décliner mon nom, en quelque* mois que i’ay efté fous un Maiftre, pour ce que la liberté m’ef- || toit plus chere 5o que la fcience & mon propre contentement affez in nocent, que tout le Latin & l’eloquence d’un Cicéron. O mon Dieu que la ieuneffe eft mauuais iuge de fon bien. le leur dis que mon liure m’enfeignoit que la neige eftoit une impreflion aqueufe engendrée de nuées gelées par le froid, laquelle venant à fe diffou- dre, tomboit à flocons iufqu’icy bas, & que la gresle n’eftoit autre chofe qu’une pluie congelée en l’air à mefure qu’elle defcouloit de la nuée. Voyez fi mon liure dit vray, & ne m’interrogez point là deffus, car comme ie vous ay dit, ie n’ay iamais rien fceu,finon qu’il vaut mieux cognoiftre lefus Chrift & ignorer toutes chofes, que de fçauoir toutes chofes & ignorer lefus Chrift. Pour la quantité de la terre confiderée en fon globe, on la tient de tour, 11259. lieues françoifes. Et par ainfi eftant comparée au Ciel des eftoiles fixes, elle n’eft qu’un point, & comme un grain de Coriandre enuironné d’un cerne diftant dix mille pas efgalement de luy, qui eft à dire, que la terre eft merueilleufe- ment petite, encore qu’elle nous femble grande,& que