— 4 58 — ce que difent les Montagnais), qui croyent aller apres leur mort en un certain lieu où elles n’ont aucune neceftité. le demanday à nos Hurons, quelle eftoit la route des âmes des chiens, & fi elle eftoit autre que celle des hommes, ils me dirent qu’ouy, & me monf- trans certaines eftoilles proches voifines de la voye Lactée, ils me dirent que c’eftoit là le chemin qu’elles tenoient, lequel ils appellent Gaguenon an- dahatey, le chemin des chiens, c’eft à dire que les âmes des chiens vont encores feruir les âmes de leurs maiftres en l’autre vie, ou du moins qu’elles demeu rent auec les âmes des autres animaux, dans ce beau pais d’Youskeha où elles fe rangent toutes, lequel pais n’eft habité que des âmes des animaux raifonnables & irraifonnables, & celles des haches, coufteaux 498 || chaudières & autres chofes, qui ont efté offertes aux deffunéls, ou qui font ufées, confommées ou pour ries fans qui* s’y mesle aucune chofe qui n’ayt pre mièrement goufté de la mort ou de l’aneantiffement, c’eftoit leur ordinaire refponfe, lorfque nous leur di- fions que les fouris mangeoient l’huyle & la galette, & la rouille & pourriture le refte des inftrumens, qu’ils enfermoient auec les morts dans le tombeau. Ils croyent de plus que les âmes en l’autre vie bien qu’immortelles ont encores les mefmes neceffitez du boire & du manger, de fe veftir, chaffer & pefcher, qu’elles auoient lorfqu’elles eftoient encores reueftues de ce corps mortel, & que les âmes des hommes vont à la chafle des âmes des animaux, auec les âmes de leurs armes & outils, fâns qu’ils puiffent donner rai- fon de tant de fottizes, ny fi les âmes des caftors &