— 280 — penfées, & aux aduisde leurs charlatans qui fçauent fe donner du crédit, & auxquels ils ont tant de croyance, que s’ils auoient obmis la moindre cere monie de leur ordonnance, ils croiroient auoir com mis une grande faute & s’en confefferoient mifera- bles. Il mefouuient à ce propos auoir leu dans Flori- mond de Remont, d’une certaine herefie ou faufle religion obferuée dans l’eflat de Hollande (à mon ad- uis) qui permettoità fes feélateurs de mettre en effet (s’ils pouuoient) tout ce qui leur yenoit premier en fantafie, fut honnefle ou non conuenable, car difant le Sainét Efprit me l’a infpiré cela fuffifoit pour fe mettre en befongne, & Dieu fçait comme tout alloit au profit des maiflres Milourds, & au contentement des malins efprits qui auoient là leur empire. Audi nos Sauuages reuans qu’il nous fallut faire mourir, il ne faudrait point d’autre arreft pour nous tous mettre à mort, car comme ie viens de dire ils croyent parfaitement leur fonge, & ne veulent pas qu’on s’en mocque, ny d’aucune de leurs fingeries pour exhorbitantes qu’elles foient, helas il y a affezde Chreftiens qui ne font pas moins fuperflitieux, & qui adorent leurs penfées & leurs fonges de la nuiél, 98 autant fuperflitieufement || que les Sauuages mefmes, de quoy font encore foy beaucoup de bonnes femmes, qui nous en demandent les explications, autant diffi- cilles à donner qu'il y a de difficulté de croire les vaines prophéties. De quelque animal que foit le feftin, la telle entière eft toufiours prefentée au principal Capitaine, ou a un autre des plus vaillans de la trouppe, pour tefmoi-