— 429 — uantage lur leurs ennemis, la chanfe fe tourne aufli fouuent du codé des Hiroquois, qui fçauent donner ordre à leur faiét, & comme chacun fe tient fur fes gardes & fe mesfie de fon ennemy, tel vay* pour pren dre, qui eft fouuent pris luy-mefme au filet. Les Hiroquois ne viennent pas pour l’ordinaire guerroier nos Hurons, que les feuilles ne couurent les arbres, pour à la faueur de ces ombres & feuillages, furprendre nos hommes au defpourueu, ce qui leur eft affez facile, d’autant qu’il y a beaucoup de bois dans le païs & proche la plufpart des villages, que s’ils nous enflent pris nous autres Religieux, ils nous enflent fa ici pafler par les mefmes tourmens de leurs enne mis, & arraché la barbe : de plus, comme || firent au 465 Truchement Bruslé, qu’ils penfoient faire mourir, & lequel fut miraculeufement deliuré par la vertu de l’Agnus Dei qu’il portoit pendu à fon col, dont voicy l’hiftoire. Il eft tres-difficile & comme impoflïble à tous les François encore peu ufitez dans le pais de nos Sauna ges, de faire des voyages de long cours & courir les bois & forefts, où il n’y a fentiers ny chemin, fans guyde ou fans s’égarer, comme il arriue ordinaire ment, & moy-mefme y ay efté pris. Or ie confeillerois volontiers à un chacun, pour ne plus tomber en ces inconueniens, de ne fortir jamais en campagne feul, fans guide ou fans un cadran & bouflble, pour ce qu’en- cor bien que la veuë du Soleil à laquelle il fe faut ap prendre à marcher, foit une afleurée guyde à ceux qui cognoiflent fon cours, celle de la boufl'ole eft en core plus commode à nous autres, qui ne fommes pas