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— 424 — faluer perfonne, finon qu’ils difent tout bas leur dil- conuenuë à leurs plus familiers amis, comme firent ceux que ie vis arriuer au village de S. Nicolas, au trement nommé Toenchain, où i’eftois pour lors auec Onraon Malouin de Nation. l’en ay veu d’autres ietter de haut*cris en appro- chans, denotans par ces voix lugubres, la perte de quelqu’uns de leurs compagnons, auffi ne leur faifoit- on pas grand accueil, & demandant la raifon de ces façons de faire à quelques Sauuageffes, elles me refpon- dirent Danjlon teongyande, il n’y a rien de bon, les affaires ne vont pas bien pour nous. Il eft quelquefois arriué qu’aucuns de nos Hurons, eftans pourfuiuis de prés, fe font neantmoins efchap- pez, car pour amuzer ceux qui les pourfuiuent & fe donner du temps pour euader & gagner le deuant, ils tirent leurs colliers du col, & les iettent au loin arriéré d’eux, afin que fi l’auarice commande à fes pourfuiuans de les aller ramaffer, ils penfent toufiours les deuancer & fe mettre en lieu de feureté, ce qui a reüffi à plufieurs. l’ay ruminé & creu que c’eft là la 460 principale raifon pour laquelle ils || portent tous leurs plus beaux colliers en guerre, afin de feruir d’amorce à leurs ennemis, car de rançon ou de tribut il ne s’en parle point, non plus que d’efchanger un prifonnier pour un autre. Lorfqu’ils ioignent un ennemy & qu’ils n’ont qu’à mettre la main deffus, comme nous difons entre nous, rends-toy, eux difent fakien, c’eft à dire, aflied-toy, ce qu’il faiél, s’il n’ayme mieux fe faire aflbmmer fur la place, ou fe deffendre iufques à la mort,ce qu’ils ne