— 42.1 — d’ennemis, par ceux de la Nation des Loups, & ap pliquez au feu, verfèrent tant de larmes fur les brai- fiers ardans, qu’elles efteignirent auec le feu, la cho- lerede leurs meurtriers, qui les renuoyerent comme femmes du codé de la Virginie, où ils auoientefté pris. || Les Canadiennes&Montagnaifes reçoiuent leurs 45g foldats reuenans de la guerre d’une maniéré fort dif ferente à celle de nos Huronnes, car à mefme temps qu’elles ont apperceu les canots ou ouy la voix des hommes, toutes les ieunes femmes & filles s’encou rent fur le bord de la riuiere, & là elles attendent de pied coy (leurs ceintures oftées, & leurs robes déta chées, qu’elles tiennent feulement en eftat pour ca cher leur nudité) que les canots foient à enuiron à cent pas d’elles, puis à mefme temps, quitans leurs robes, le iettent toutes dans l’eau, & vont à la nage (car elles fçauent nager comme poiffons) empoigner les canots ou * font les prifonniers ou les cheuelures de ceux qu’ils ont fa ici mourir, qu’elles tirent à bord, puis fe faififlent de tout le butin qui eft dedans, & comme leur appartenant par droit d’antiquité, comme aux hommes viéiorieux la gloire du triomphe qui leur elt rendu, non pas admirable & rauiffant, tels "qu’à ces anciens Romains, riches & puiffans, mais à la portée de pauures Sauuages, à qui peu d’honneur fert de beaucoup pour amimer * leur courage. Or comme ces Amazones font prefles ne * fe faifir des canots, & qu’il n’y a plus qu’à mettre la main defl'us pour les conduire à terre || les hommes les q5y abandonnent, & fe iettent tout nuds dans l’eau auec leurs armes en main & nagent iufques au bord de la