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— 4 JO — fiege de villes, non par coüardife & faute de courage, car ils fe trouuent fouuent aux prifes auec l’ennemy, mais pour attraper quelqu’un mort ou vif, fans ex ception d’aage ou de fexe, pour les conduire en triom phe en leur pais. Tous les ans au renouueau & pendant tout le temps que les feuilles couurent les arbres, cinq ou lix cens ieunes hommes Hurons ou plus, s’en vont auec cet ordre, s’efpandre dans le païs çies Hiroquois, fe dé partent cinq ou fix en un endroit, cinq ou fix en un autre, & fe couchent le ventre contre terre par les champs & les forelts, & à cofté des grands chemins & lieux paffans, & la nuict venue ils rodent partout iul- ques dans les villes, bourgs, & villages pour attraper quelqu’un de leurs ennemis, lefquels ils emmenent en leur pays, pour les faire paffer par les tourmens ordi naires, finon apres les auoir tuez à coups de fléchés ou de maffe, ils en emportent les telles, ou la peau des telles efcorchées auec la cheuelure, qu’ils appellent Onontfita, lefquelles les femmes paflent pour les con- feruer, & en faire des trophées & banderoles en temps 444 de guerre, ou les at- || tachent au haut de leurs mu railles ou pallilfades au bout d’une longue perche. Il y a d’autres Nations en noflre Amérique qui auoient accouflumé d’efcorcher ceux qu’ils prenoient à la guerre, & de remplir de cendres leurs peaux, qu’ils appendoient à leurs places publiques, comme autant de trophées, & de monumens de leurs beaux faits. Il y en auoit neantmoins plufieurs d’entr’eux qui employoient ces peaux à d’autres ufages, & en faifoient des tambours, difans quecescailles quand on