— 409 — uent dans la bonne conduite, & celuy qui conduit mal efl fouuent mal fuiui. Car la fidelle obeiffance des fu- iets defpend de la fuffifance de bien commander du bon Prince, difoit Theopompus Roy de Sparte. Pendant que nous eftions là, le temps d’aller en guerre contre les Hiroquois eftant arriué un ieune homme de Sainél lofeph, defireux d’honneur & de réputation, voulut luy feul en faire le feftin, & def- frayer pour un iour entier, tous fes compagnons, ce qui luy fut de grand coud & defpence, auffi en fut-il grandement eftimé : car ce feftin eftoit de fix grandes chaudières pleine * de bled d’Indeconcaffé, auec quan tité de grands poiffons boucanez, fans les farines, & les huiles pour faire la fauce. On mit les chaudières furie feu dés auant iour, dans l’une des plus grandes cabanes du bourg, puis le Con- feil eftant acheué, & les refolutions de guerre prifes, tous entrèrent au feftin, pendant lequel, ils firent les uns apres les autres, les mefmes exercices militaires, qu’ils ont accouftumé aux feftins de guerre. Les chau dières nettes, & les complimens & remerciemens ren dus, partirent pour le rendez-vous de toute l’armée afligné fur la frontière, d’où ils fe rendirent fur les terres ennemies, aufquelles ils prindrent enuiron foixante prifonniers, la plufpart defquels furent tuez fur les lieux, & les au- || très amenez pour faire mou- 443 riraux Hurons parle feu,puismangezen leur affem- blée, fmon quelque * membres qui furent diftribuez à des particuliers pour leurs malades. Leurs guerres ne font proprement que des furprifes & déceptions plus toft que des batailles & combats ou